Rendement 5 % : est-il intéressant pour investir en bourse ?

Homme d'affaires en costume bleu analysant des graphiques financiers

Un rendement de 5 % en bourse s’aligne aujourd’hui sur celui de certains produits d’épargne garantis, alors qu’il représentait jadis un seuil ambitieux réservé aux placements plus risqués. Depuis la remontée des taux d’intérêt, cette performance ne suscite plus le même engouement chez les investisseurs chevronnés.

Pourtant, les flux de capitaux continuent d’alimenter les marchés actions, même sur des valeurs proposant ce niveau de rendement. L’écart entre les attentes des investisseurs et la réalité des marchés n’a jamais été aussi marqué.

Le rendement de 5 % en bourse : un repère pertinent dans le contexte actuel ?

La hausse rapide des taux d’intérêt a bouleversé l’équilibre des placements. Toucher un rendement 5 % en bourse ne provoque plus les mêmes réactions qu’il y a quelques années. Désormais, assurance vie en fonds euros, livrets réglementés ou obligations d’État à échéance moyenne affichent des taux qui rivalisent sans rougir avec ce seuil longtemps réservé aux actions et à la prise de risque.

Pourtant, le parallèle s’arrête vite. Les supports à capital garanti, livret, contrat assurance vie en fonds euros, protègent l’épargne des secousses du marché boursier. Sur ces produits, le rendement réel est connu à l’avance, ou à tout le moins, sécurisé. À l’inverse, viser 5 % en bourse revient à accepter la volatilité, l’incertitude, et le risque de perte en capital. Les investisseurs expérimentés ne s’y trompent pas : le rendement boursier se mérite, et l’équation risque/récompense reste d’actualité, même lorsque la performance semble plus accessible qu’hier.

Comparatif des marchés et produits

Voici une vue d’ensemble pour situer chaque option face au fameux seuil de 5 % :

  • Actions françaises : dividendes généralement compris entre 3 et 5 %, mais la variation d’une année à l’autre peut être marquée.
  • Obligations d’État françaises : taux autour de 3 à 3,5 % sur 10 ans, avec restitution du capital à l’échéance.
  • Euros assurance vie : rendement moyen annoncé de 2,5 à 3,5 % pour 2023, net des frais.
  • Livret A, LDDS, LEP : selon les produits, entre 3 % et 6 %, mais avec des plafonds de versement qui limitent l’accumulation.

La question dépasse donc le simple objectif de rendement attractif. Il s’agit de choisir un niveau de risque adapté à sa situation et à ses projets. Nature du placement, ambitions patrimoniales, durée de détention et fiscalité doivent peser dans la balance avant d’opter pour la bourse, l’assurance vie ou un support à capital garanti.

Quelles tendances façonnent aujourd’hui les performances des marchés financiers ?

Les performances des marchés financiers sont le résultat d’un jeu complexe entre différents paramètres. Depuis deux ans, la hausse des taux d’intérêt orchestrée par les banques centrales a profondément transformé l’équilibre rendement/risque. Entre l’attrait des actions et la sécurité retrouvée des obligations souveraines, les investisseurs ajustent leur stratégie. Cela se traduit par une volatilité renforcée et des mouvements de capitaux fréquents entre les classes d’actifs, guidés par les anticipations sur l’inflation ou la croissance future.

La quête d’un placement pour rendement sur le marché boursier se heurte désormais à une sélection plus rigoureuse. Les capitaux se concentrent sur certains secteurs, comme la transition énergétique, la santé ou la technologie, qui promettent une croissance durable. Les secteurs cycliques, eux, sont pénalisés dès que la visibilité économique faiblit. Les grandes entreprises versent des dividendes réguliers, mais la prise de risque grimpe sur les titres plus volatils, notamment parmi les valeurs moyennes.

Les professionnels de la gestion de patrimoine adaptent leur approche. Ils rééquilibrent les portefeuilles, ajustent la part d’actions et d’obligations, et allongent parfois la durée de détention pour absorber les fluctuations. Le risque de perte en capital reste central, surtout pour ceux qui souhaitent stabiliser un rendement moyen sur plusieurs années. La diversification prévaut, avec une vigilance accrue sur les cycles économiques et les annonces des banques centrales, qui influencent désormais chaque mouvement boursier.

Investissement à court terme ou à long terme : quelles différences de rendement espérer ?

Comparer le placement rentable à court terme et l’investissement à long terme, c’est accepter deux logiques distinctes. Les livrets réglementés, du LDDS au LEP, proposent des taux fixes, parfois revalorisés par l’État, mais sans flambée de performance. En juin 2024, le LDDS plafonne à 3 % net, le LEP atteint 5 %, mais les plafonds de versement limitent leur impact sur une stratégie patrimoniale ambitieuse. Le capital garanti rassure, mais la croissance réelle du patrimoine demeure modeste si l’on vise davantage qu’une simple préservation.

En s’orientant vers le placement à moyen ou long terme, la perspective change. Les contrats assurance vie multisupports, les unités de compte ou les actions cotées à Paris autorisent des rendements bien supérieurs à 5 %. En contrepartie, la volatilité fait partie du jeu. Sur une période de cinq ans, le rendement dépend du profil de risque choisi : prudence sur les fonds euros, recherche de performance sur les actions et obligations d’État à maturité plus longue.

Quelques repères concrets pour mieux cerner les écarts de rendement selon la durée :

  • À l’horizon de cinq à dix ans, une exposition aux actions en France, ou à l’international, permet d’envisager un placement rentable à terme.
  • Sur le court terme, la performance réelle reste contrainte, entre inflation persistante et faibles taux sur les produits garantis.

Le choix dépend donc de la durée visée et du degré de sécurité recherché. Sécuriser le capital à court terme, accepter une part d’incertitude pour stimuler la performance sur le long terme : voilà le dilemme qui anime chaque investisseur.

Jeune femme examinant un portefeuille d

Explorer les alternatives : où placer son argent pour viser ou dépasser 5 % ?

Dénicher un placement pour rendement supérieur à 5 % demande d’élargir ses horizons. Le livret A et le LDDS offrent une tranquillité sans égale, mais restent loin du seuil recherché. Les investisseurs aguerris scrutent alors d’autres options.

La gestion sous mandat d’un contrat d’assurance vie, en particulier sur des unités de compte, peut viser une performance plus ambitieuse. Attention cependant, le capital garanti laisse la place à une prise de risque assumée. Les contrats assurance vie plan multisupports donnent accès à une large gamme d’actifs : actions européennes, obligations internationales, ETF, immobilier coté. Diversifier devient un réflexe incontournable pour rechercher un rendement attractif tout en maîtrisant la volatilité.

Voici des alternatives à considérer pour chercher à atteindre ou dépasser les 5 % :

  • Les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) trouvent souvent leur place dans les portefeuilles axés sur le rendement, avec un objectif net autour de 4 à 5 %, parfois plus, mais leur liquidité n’est jamais garantie.
  • Certains fonds flexibles, labellisés ISR ou thématiques, affichent des résultats passés au-delà de 5 %. Reste la prudence : les performances antérieures ne préjugent jamais de l’avenir.

L’assurance vie PER, conçue pour la préparation de la retraite, s’impose aussi comme un outil pertinent pour diversifier et accéder à des actifs potentiellement plus dynamiques. Adapter la durée, le type de support et le niveau de risque à sa propre situation reste fondamental. Ce sont ces arbitrages, loin des promesses tapageuses, qui construisent une performance durable.

Au bout du compte, viser 5 % en bourse, c’est accepter une part d’incertitude, mais aussi élargir son terrain de jeu. À chacun de trouver l’équilibre entre sécurité et potentiel, sans perdre de vue que sur les marchés, rien n’est jamais figé.

ARTICLES LIÉS